
Réflexions sur l’athéisme
Un certain athéisme se présente depuis plusieurs décennies comme une évidence et voudrait évacuer d'un revers de main la question de Dieu comme une vieillerie obscurantiste. Pourtant, il le fait en dépit de nombre d'impasses liées à la position matérialiste : dans le domaine cosmologique, spirituel ou moral, la thèse de l'inexistence de Dieu laisse maintes questions sans réponses. Pourquoi alors se montre-t-elle souvent si virulente ? Pourquoi l’athéisme, dans nos sociétés, se montre-t-il souvent si véhément, alors qu’il ne repose que sur la conviction de ceux qui le professent ? Pire encore, l’analyse, pour peu qu’on la creuse un peu, montre qu’il manque fortement d’assise. C’est cette analyse que cet essai entreprend de faire, démontrant par là que l’athéisme n’est rien d’autre qu’une croyance – et une croyance mal établie.
Cet essai entend donc pointer méthodiquement ces incohérences, domaine par domaine, au fil des chapitres, de ce qu’on peut appeler l’athéisme idéologique, ou idéologie athée. Il consacre également un chapitre aux spécificités d'un certain athéisme anti-chrétien fréquent chez certains intellectuels ou pseudo-intellectuels.
Dans un contexte social et politique hautement polarisé, il entend donner une réflexion claire et pédagogique en analysant certains éléments de notre tradition philosophique, dont certains sont méconnus alors même qu'ils sont hautement signifiants.
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Synopsis de l'ouvrage :
Chapitre I : Le fait qu'il y ait un monde
Il s'agit d'interroger la réalité cosmique, son être même et certaines de ses caractéristiques, à la lumière notamment de certaines données récentes de l'astrophysique, de voir à partir de là s'il est pensable qu'une telle réalité se soit créée d'elle-même, et le miracle que cela serait si elle y était parvenu de la sorte sans intelligence organisatrice. Des auteurs comme Kant, Hume et Russell sont convoqués sur ces questions. Le chapitre se conclut par le constat d'une première aporie.
Chapitre II : L'insoluble vivant
Ce chapitre interroge l'apparition du vivant et sa complexification au travers des âges. Il interroge également la relation que l'Homme entretient avec la nature dès lors qu'elle est désacralisée. Le constat est fait du caractère invraisemblable d'une évolution aveugle des espèces (Darwin, Monod), en faisant valoir d'autres conceptions de l'évolution (Bergson, Lamarck) compatibles avec la réalité vécue du vivant et la dimension spirituelle qui engage l'Homme à l'endroit de la nature tant qu'il n'est pas déraciné.
Chapitre III : Les énigmes de la conscience
Le fait qu'il y ait conscience est exploré dans ce chapitre en partant de la conscience elle-même, et non d'explications matérielles qu'on en propose parfois. On en expose le caractère d'énigme, et on évoque certains états limites où la conscience semble dépasser ce que peut le corps. On y fait également l'analyse de certaines attaques contre l'idée de conscience (Nietzsche en particulier), et l'on fait voir les enjeux d'une telle attaque, et les effets produits par une situation où l'Homme ne se comprend plus comme un être de conscience, mais se voit comme une machine biologique.
Chapitre IV : L'expérience et l'inexpérience
Dans ce chapitre sont évoqués les états mystiques tels qu'attestés dans différentes traditions religieuses – dans le prolongement des états ordinaires de conscience. On y analyse certaines tentatives d'explications réductionnistes de ces états, tentées par des penseurs comme Freud ou Feuerbach. On montre en quoi elles sont insuffisantes, et à quel point les états mystiques présentent des caractères qui résistent à l'explication naturaliste.
Chapitre V : Les limites du langages
En réponse au fait que certains détracteurs de la théologie et du mysticisme voient dans leurs énoncés des non-sens ou des contradictions dans les termes, nous montrons dans ce chapitre que, plus que la signification produite par les témoignages et les penseurs du fait mystique (Bergson, William James, Ramakrichna, Edith Stein), c'est le langage ordinaire qui se trouve mis en défaut par une réalité qui manifestement le transcende. Nous rappelons que cet état de fait est connu et assumé par les mystiques et les théologiens, et à quel point il est vain de vouloir en faire un argument contre l'expérience.
Chapitre VI : Dieu, une projection ?
Dans ce chapitre, nous revenons de manière plus approfondie sur certaines théories de Dieu comme névrose infantile de l'humanité, et autres mécanismes de projection. Nous nous penchons en particulier sur les thèses que Freud développe dans différentes œuvres à ce sujet, mais également sur les analyses passionnantes de Paul Diel sur la divinité et la mythologie.
Chapitre VII : La morale immanente en question
Il est question ici de la morale et de l'impossibilité de la fonder autrement que par une référence à un absolu, faute de quoi le relativisme finit immanquablement par s'imposer, puisque le commandement moral cesse d'être dès lors qu'il est relatif. Sans entreprendre une analyse systématique des différentes tentatives de fonder la morale – tâche trop vaste ici – nous faisons valoir quelques arguments décisifs montrant que la morale cesse progressivement d'être dès lors que l'on se désarrime du divin, ainsi que l'avaient diagnostiqué Hans Jonas et C.S. Lewis.
Chapitre VIII : Spécificités de l'athéisme anti-chrétien
Dans le contexte occidental, et plus encore français, où la critique facile à l'égard de la religion semble largement obéir à un effet de mode, nous analysons ici quelques uns des poncifs les plus répandus en matière de reproches adressés à la religion chrétienne. Il s'agit de peser le pour et le contre de reproches parfois justifiés, mais souvent amplifiés d'une façon telle qu'elle constitue un indice des motifs émotionnels voire psychologiques qui se trouvent dans cette négation passionnée. Il s'agit aussi de confronter les clichés avec les faits, qu'ils soient présents ou historiques, et de montrer pas là que les croyances ne se trouvent pas toujours là où on croit.

